Vendredi 31 janvier 2009. 5h du mat, j'ai des frissons. Heu non, le réveil sonne. Il faut se lever. On s'est couché à 1h30. La veille, on fêtait l'anniversaire de Roxane dans un bar de Darling Harbour quand il nous a appelé. Il. Le Serbe. Rendez-vous demain à Canberra pour récupérer le colis. Au téléphone, peu de détails, ca sent l'embrouille.
Bon, j'arrête le style roman de gare, gare où on s'est quand même retrouvé à 6h30 du mat. Nous voilà donc parti pour la capitale ! Sauf qu'ici, ca n'a pas le même sens. On le savait mais on le comprendra vraiment quelques heures plus tard. On part donc pour 4h23 de trajet, pour faire 300 km, alors que la route est droite...
Après quelques dizaines de kilomètres, le téléphone ne capte plus. Et il ne captera plus jusqu'à ce qu'on soit arrivé. L'arrivée justement. Parlons-en. On savait que Canberra, c'était juste la capitale administrative, mais à ce point. La gare se résume à 2 voies et une baraque, posée à 6 km d'un centre ville qui n'existe pas ! D'un autre coté, il n'y a que 2 trains par jour. Un qui vient de Sydney et un autre qui y part. D'ailleurs, l'autre part quand on arrive, autant dire qu'on est bloqué là pour la nuit si on prend pas le van.
les trains de la semaine en face de la gareLa gare de CanberraPour faire bref sur Canberra, je n'en parlerai pas mieux qu'un des guides de l'Australie que nous avons :
"Programme : Canberra ne se visite pas, elle se découvre en voiture, le long de ses autoroutes et de ses larges avenues.
Alphonse Allais voulait déménager la ville à la campagne, Griffin (l'architecte de la ville) ira plus loin : il supprimera la ville, appliquant jusqu'aux moindres détails les théories urbanistiques de l'époque. De fait, il n'y a pas de ville à Canberra."
Que dire de plus. Nous l'avons parcourue plusieurs fois et même traversée durant cette journée, et on a effectivement jamais su si on était ou pas dans la ville.
Mais revenons plutôt à nos affaires. Nous voilà à la gare, attendant l'arrivée de Bob, le serbe à qui on doit acheter le van. Un serbe, pas un croate ! Après une demi-heure d'attente, il arrive. Le van nous plaît de l'extérieur, propre, l'intérieur est sympa aussi. Bob est un vieux très sympa mais roublard, ca se sent à plein nez ! On file voir sa fille à qui le van appartient pour faire signer les papiers. Et c'est là qu'on commence à plus être d'accord.
On s'était bien renseigné avant et quelqu'un de l'administration des transports de Canberra m'avait envoyé tous les papiers à avoir pour faire le changement de propriétaire. Ici, c'est un peu comme en France, ils savent pas faire simple. Pour Bob pourtant, c'était simple. Il arrêtait pas de me dire que ca faisait plus de 50 ans qu'il vivait là et que les lois, ils les connaissaient. Pour lui, je remplissais un papier où sa fille avait signé, je le signais, il le gardait pour l'envoyer à l'administration, je lui donnais le cash et je partais avec le van.
Simple non ? Sauf que j'ai aucune preuve d'achat. S'il envoit pas le papier, le van est toujours à lui et je peux l'avoir volé. Je commence donc à lui dire que je suis pas trop d'accord et que je veux des papiers bien remplis, une preuve d'achat et même qu'on aille voir l'administration ensemble pour clarifier les choses. Il veut rien savoir. Durant une bonne demi-heure, ben c'est pas ça. Il veut nous ramener à la gare et veut surtout pas regarder l'ordinateur où j'ai le mail du RTA.
Finalement, il me propose d'aller voir un vendeur de voiture pour voir comment ils font. On se retrouve donc dans une zone industrielle et on rentre chez un concessionnaire de voitures d'occasion. Mais, comment dire, le genre où t'as 3 gars qui campent à l'ombre devant la porte du garage, avec des têtes "pas-tibulaires", mais presque. Le vieux plan quoi. Bob sort de la voiture, parle en serbe, ca commence bien et demande "Il est où le boss ?".
Je le suis dans le bureau où nous attend un gars, celui que tu t'attends à trouver dans un endroit comme ça ! Et là, surprise. Après quelques minutes de discussion, voilà qu'il dit à Bob qu'il raconte n'importe quoi et qu'on doit faire comme je dis. Evidemment, ca lui plaît pas. Après tergiversations, il me dit "On va aller le faire ton contrôle". On se retrouve donc quelques minutes après chez un garagiste. Bob sort son contrôle vieux de 2 ans et lui demande en gros de faire un coup de tampon sur un nouveau. L'autre refuse. Que de gens honnêtes !
Pas de problèmes. On part en voir un autre. Pareil l'autre refuse. Enfin au début, puis il attend, se retourne et lui dit "I know what you want". Là, Bob me sort qu'on va prendre un café et qu'ils vont regarder le véhicule. On prend donc un café dans une splendide zone industrielle où Bob nous raconte un peu sa vie en Australie. On revient une heure après au garage. Le véhicule n'a pas bougé. On rentre dans le bureau et bizarrement le contrôle est tamponné, aucune croix dans la check list. Bon, ils ont évidemment rien vérifié mais tant pis, on est plus à ça près et le van a l'air de bien marcher. Alors, on va le prendre comme ça !
Nous voilà parti au RTA pour faire changer les papiers. Là, évidemment, la zélée fonctionnaire nous dit que sans adresse fixe, on peut pas immatriculer le véhicule à notre nom. Sa collègue lui dit qu'on s'en fout vu qu'on est backpacker et on a enfin nos papiers (je vous fais la version courte car ca a duré un moment).
Retour donc sur Sydney, sans avoir mangé, pour 300 km d'autoroutes. Tranquille, jusqu'à ce qu'on arrive à Sydney. Et là, merci le GPS !!!!! Parce que sans ça, en pleine nuit, je pense qu'on tournerait encore. Seul détail, je l'avais pas paramétré pour la conduite
à gauche. Fallait donc tout comprendre à l'envers, enfin pas tout, car parfois les directions étaient les bonnes !
Le van est en ce moment au garage pour avoir une vraie inspection et certainement quelques réparations avant de partir. Il faut aussi qu'on arrive à faire marcher le frigo en mode gaz ! On espère partir en fin de semaine. :)